LANDRU - LE PROCES AUX ASSISES


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Le procès fleuve qui mit à nouveau Landru sur le devant de la scène

Après deux ans d'instruction, le procès s'ouvrit à la cour d'assises de Versailles le 7 novembre 1921. Dès le premier jour, la foule des grands jours fut au rendez-vous comprenant, en plus des 125 témoins convoqués, célébrités, journalistes et toutes sortes de curieux de la région parisienne et d'ailleurs qui, enfin, allaient voir en chair et en os l'homme si singulier dont on parlait depuis trois ans dans les journaux.

Vue d'ensemble de la salle d'audience. A gauche, les jurés, à droite, Landru entouré de gardes.

Le président Maître Gilbert, et l'avocat général Maître Godefroy

Landru, escorté par les gardes du palais de justice de Versailles, faisant le court chemin de la prison à la salle d'audience de la cour d'assises.

Deux photographies montrant la salle pleine à craquer.

La salle d'audience, bien petite pour un tel procès, avait été aménagée tant bien que mal. On y avait ajouté quelques tables permettant d'accueillir les parties civiles et les pièces à conviction. Le procès fut couvert par les photographes des agences Meurisse et Rol, auxquels nous devons l'essentiel des photographies présentées ici.  Journalistes et photographes, cherchant à obtenir les meilleurs plans, étaient installés parfois à même le sol.

Au centre de la photo, le président Gilbert et ses assesseurs. A gauche, des photographes. A droite, Maître Lagasse, avocat de la famille d'Anne-Marie Pascal, une des victimes, qui s'était portée partie civile, assis à une table installée à la hâte.

Les jurés, au nombre de douze, venaient du département de la Seine-et-Oise (aujourd'hui les Yvelines) et étaient entrepreneurs, agriculteurs ou petits rentiers.

Les jurés.

Landru et ses gardes debout, à l'arrivée de la Cour.

Le procès commença le 7 novembre 1921 par la lecture des pièces de forme et de l'acte d'accusation (80 pages) par le greffier, M. Grison, qui dura l'après-midi.

Le greffier M. Grison, lisant l'acte d'accusation au premier jour du procès, le 7 novembre.

Landru écoutant la lecture de l'acte d'accusation

La défense de Landru

Landru avait choisi comme défenseur Maître Vincent de Moro-Giafferri, célèbre avocat qui fut ministre par la suite. Il était assisté de Maîtres Navières du Treuil, Jean Baux et Marcel Fralin.

Landru (au centre), debout de gauche à droite Mes de Moro-Giafferri et Navières du Treuil. Assis, Me Lagasse, partie civile.

Dès le premier jour et pendant tous les débats, Landru se défendit avec force, usant parfois de bons mots qui faisaient rire la salle et contribuèrent un peu plus à sa légende. Mais au fur et à mesure que les affaires des onze disparitions étaient étudiées, son argumentaire perdit de sa valeur.

Quatre attitudes de Landru, pendant la journée du 8 novembre consacrée à son interrogatoire.

Affaire Cuchet

Au troisième jour du procès, le 9 novembre, on commença les audiences dédiées aux victimes, à raison d'une journée par victime en général. Les pièces à conviction, retrouvées dans les divers dépôts de Landru, furent amenées dans la salle d'audience, qui se transforma en une sorte de marché aux puces, au milieu duquel les témoins devaient cheminer pour arriver à la barre.

Le 9 novembre 1921, les affaires de Jeanne-Marie Cuchet, première victime de Landru, déposées comme pièces à conviction dans la salle d'audience.

Le regard perçant de Landru (9 novembre).

Après lecture du dossier, les témoins commencèrent à défiler à la barre.

Le premier témoin de l'affaire Cuchet, Louise Bazire, fusillant Landru du regard (9 novembre, agence Rol)

Albert Folvary, patron d'une maison de couture et employeur de Jeanne-Marie Cuchet (9 novembre, agence Rol)

Philomène Friedmann, soeur de Jeanne-Marie Cuchet, sous le coup de l'émotion (9 novembre)

Affaire Laborde-Line

Le quatrième jour du procès, le 10 novembre, fut consacré à la fin des débats sur l'affaire Cuchet, et à l'affaire Thérèse Laborde-Line.

Landru, dans le box des accusés (10 novembre, agence Meurisse).

A la barre des témoins se succédèrent les différentes personnes ayant cotoyé plus ou moins directement Landru. Parmi elles, Béty Szisz, qui avec son mari, le célèbre coureur automobile Ferenc Szisz, possédait un garage automobile à Neuilly. Landru y avait loué un box, qu'il avait abandonné le jour où elle lui avait dit que la police le cherchait. Dans ce box furent retrouvées les archives de Landru correspondant aux quatre premières affaires, ainsi que le mobilier des quatre premières victimes.

Aline Pelletier, concierge de l'immeuble où vivait Jeanne-Marie Cuchet et qui avait été sa confidente, raconte les déconvenues sentimentales de sa locataire avec celui qui se faisait alors appeler Raymond Diard.

Bety Szisz, propriétaire du box à Neuilly où Landru entreposait les affaires de ses victimes (10 novembre, agence Meurisse).

Le brigadier Riboulet, qui témoigna de nombreuses fois pour expliquer les détails de l'enquête qu'il avait menée (10 novembre, agence Meurisse).

Affaires Guillin, Héon, Collomb et Babelay

Puis les différentes "affaires" furent traitées, se ressemblant les unes aux autres de par les procédés utilisés par Landru. On nota une désaffection du public ces jours-là. Le 15 novembre fut consacré à l'affaire Babelay. Andrée Babelay, âgée de 19 ans, avait été séduite par Landru, qui l'avait faite disparaître non pour son argent, mais pour son indiscrétion.

Landru s'expliquant depuis son box. A gauche, les quelques affaires de l'une de ses victimes, Andrée Babelay (agence Meurisse, 15 novembre)

Mme Collin, mère d'Andrée Babelay (15 novembre, agence Meurisse).

Affaire Buisson

Le mercredi 16 novembre 1921 fut consacrée à l'affaire Buisson. L'une des victimes de Landru, Célestine Lavie, née Buisson, avait une soeur, Marie Lacoste, qui se mit à sa recherche et fut à l'origine de l'arrestation de Landru. 

Marie Lacoste à la barre des témoins, regardant Landru (16 novembre)

Affaires Jaume et Pascal

Le 17 novembre fut consacré à l'affaire Louise Jaume, et le 18 à l'affaire Pascal. Anne-Marie Pascal avait une chatte, que l'on retrouva enterrée dans le jardin du pavillon de Gambais, et dont Landru prétendit qu'il s'agissait du cadavre d'un chat errant.

Photographie avec mention autographe de Landru : "Rêvant à présenter une explication plausible à mon défenseur Me Navières du Treuil au sujet du chat gâteux et famélique, le précédent et seul occupant de la villa du Mystère - 18 nov. 1921 - Landru".

Audience "des rescapées"

La journée du 21 novembre fut consacrée à l'audience dite "des rescapées" car on y fit témoigner des femmes liées à Landru, mais qu'il n'avait pas assassinées, et en particulier sa maîtresse, Fernande Segret, qui vivait avec lui le jour de son arrestation. Mais avant cela, on entendit quelques témoins complémentaires des affaires précédentes. Parmi celles-ci, Juliette Auger, amie de la fille de l'amant de Berthe Héon, qui reconnut avoir vu celle-ci à l'adresse de l'un des domiciles de Landru. Jusque là, ce dernier affirmait qu'il s'agissait de Marie-Angélique Guillin, affirmation qui lui servait à contrer l'accusation qui prétendait que cette dernière avait été assassinée plusieurs mois avant. Ce témoignage desservit Landru.

Landru dans son box (21 novembre, agence Meurisse).

Juliette Auger, témoignant à la barre (21 novembre, agence Meurisse).

Puis vint Marie-Jeanne Fauchet, jeune nièce d'Anne-Marie Pascal, avant dernière victime de Landru. Elle résidait à Toulon et sa tante l'avait fait venir à Paris, où elle avait cotoyé Landru.

Marie-Jeanne Fauchet à la barre (21 novembre)

Témoignage de Fernande Segret, la dernière maîtresse de Landru

L'audience du 21 novembre n'ayant pas permis d'entendre Fernande Segret, c'est le 22 que celle-ci put témoigner. Ce jour, la célèbre cuisinière du pavillon de Gambais, qui avait vu disparaître en fumée sept victimes, fut amenée pour la première fois, et elle fut exposée au milieu du prêtoire. Il s'agissait en fait d'un modèle commun, provenant des fonderies Sougland, dans l'Aisne, qui ne permettait d'y placer que des objets de 40 cm de long environ. L'enquête avait conclu que seules certaines parties des corps, têtes et mains, y étaient passées.

Deux gardes du palais de justice de Versailles posant fièrement auprès de la cuisinière (22 novembre, agence Meurisse).

La cuisinière, pièce à conviction de poids (22 novembre).

Fernande Segret, maîtresse de Landru, à la barre des témoins. Elle s'était encore une fois sentie mal et on avait dû lui amener une chaise (22 novembre, agence Meurisse).

Audition des experts

Le 24 novembre fut consacré à l'audition des experts. Ceux-ci avaient en particulier analysé des taches de sang ainsi que les ossements retrouvés dans le jardin du pavillon de Gambais, dont ils avaient montré que certains étaient d'origine humaine. Des essais avaient également été menés dans la cuisinière de Gambais, avec de la viande animale, afin d'estimer la performance de celle-ci en termes de délais de calcination des restes.

Le 24 novembre, les journalistes analysent des boîtes contenant quelques ossements des victimes, retrouvés dans le jardin du pavillon de Gambais (agence Meurisse).

M. Bayle à la barre des témoins. Il avait analysé des taches de sang à Gambais (24 novembre, agence Meurisse).

M. Kling, expert ayant mené des expériences dans la cuisinière (24 novembre, agence Meurisse).

Le samedi 26 novembre, commença la plaidoirie des parties civiles, avec Me Lagasse, avocat de la famille d'Anne-Marie Pascal, et Me Surcouf, avocat des Friedmann, au nom de la famille Cuchet.

Maître Surcouf, avocat de la partie civile (26 novembre, agence Rol).

Réquisitoire 

Les journées des 28, 29 et 30 novembre furent successivement consacrées au réquisitoire de l'avocat général et à la plaidoirie de la défense. Compte-tenu de l'importance de l'affaire Landru, ces journées amenèrent au palais de justice de Versailles une foule considérable, qu'il fut impossible de faire rentrer dans la salle d'audience.

L'un des gardes du palais, tentant de canaliser la foule (29 novembre, agence Rol).

A gauche, le président Gilbert (29 novembre).

Me de Moro-Giafferri, défenseur de Landru (à droite) arrivant au palais de justice (29 novembre, agence Rol).

Landru, désormais entouré de cinq gardes (au lieu de deux ou trois) dans le box des accusés (29 novembre, agence Rol)

L'avocat général Robert Godefroy faisant son réquisitoire, où il demanda la tête de Landru (29 novembre, agence Rol).

Quelques clichés pris pendant le réquisitoire de l'avocat général Godefroy (29 novembre, agence Rol).

Landru tête baissée (on dirait qu'il tape discrètement sur son smartphone...). Devant lui, Me de Moro-Giafferri (29 novembre, agence Rol).

Me de Moro-Giafferri écoutant l'avocat général et se préparant à plaider la défense de Landru (29 novembre, agence Rol).

Quelques clichés pris pendant la plaidoirie de Me de Moro-Giafferri (29 novembre, agence Rol).

Plaidoirie et verdict

La plaidoirie de Me de Moro Giafferri dura un jour et demi, à l'issue desquels, le 30 novembre, les jurés se retirèrent pour délibérer. Si Landru était reconnu coupable des chefs d'accusation qui lui étaient reprochés, il serait condamné à mort.

Landru attendant le verdict, dans un sous-sol du palais (30 novembre).

Les jurés dans la salle de délibération (30 novembre).

Cette photographie est présentée comme étant celle de Landru écoutant le verdict (30 novembre).


La biographie "Landru : les crimes étaient presque parfaits" est disponible à l'achat (2020, 340 pages, 21x15 cm, avec l'étude détaillée des archives de l'enquête et du procès), 28 € TTC.



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