LANDRU : LEGENDES ET REALITES, LE VRAI DU FAUX


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Ou comment depuis un siècle, l'histoire s'est parfois déformée

 

1) Landru a connu 283 femmes : FAUX.

C'est là une image bien accrocheuse pour historiens et journalistes en quête de sensationnel. 283 est le nombre de femmes ayant envoyé du courrier à Landru, généralement en réponse à ses annonces matrimoniales. Beaucoup de ces lettres ne comportaient pas le nom de leur auteur, mais seulement des initiales, ou demandaient une réponse en poste restante. Landru ne répondait qu'aux femmes ayant un profil adéquat (un peu de fortune, peu de liens) et vivant en région parisienne. Le nombre de ses réelles conquêtes ne doit pas dépasser la quarantaine, ce qui est déjà honorable.

2) Landru a fait bien plus de victimes que les onze qui lui ont été attribuées : FAUX.

Landru était quelqu'un d'extraordinairement méticuleux : il notait la moindre dépense, de l'achat d'un ticket de métro à celui d'un paquet de tabac, avec le motif. Ceci a permis de retracer précisément son parcours vis-à-vis des onze victimes identifiées. Il subsiste un doute sur une douzième victime en 1916, d'ailleurs, Landru parlait souvent de "douze femmes". Mais la police a mené des recherches tellement approfondies, retrouvant les anciennes "correspondantes" de Landru et le disculpant des nombreux meurtres non élucidés de l'époque qu'il est permis de dire que si onze n'est pas le bon chiffre, on est quand même très près du compte.

3) Landru a inventé le vélo à moteur : FAUX.

On lit cela ici et là, mais c'est inexact. Landru a déposé deux brevets en 1899 et 1900 pour la motorisation d'un vélo, qui étaient réellement novateurs et présentaient toutes les caractéristiques des motocyclettes fabriquées par la suite. Mais le premier brevet d'une motocyclette (à vapeur) date de 1868 et revient à un parisien nommé Louis-Guillaume Perreaux. D'autres inventeurs bien souvent français ont déposé d'autres brevets ensuite.

4) Landru est le premier tueur en série de l'Histoire : absolument FAUX.

Le crime en série n'a pas été inventé en 1915 ! En Angleterre, Jack l'éventreur l'a précédé de plus de 25 ans, et en France, Albert Pel officiait dans les années 1870-1880 selon des méthodes voisines de celles que pratiquera Landru : cadavres découpés à la scie et incinérés. Il y a bien évidemment lieu de croire que les meurtres en série ont existé de longue date, même si les archives anciennes sont moins parlantes.

5) L'inspecteur Jules Belin a traqué Landru pendant quatre ans, puis a couché devant son domicile la nuit avant son arrestation : FAUX

Il a plu a posteriori à l'inspecteur Belin d'enjoliver son rôle dans l'arrestation de Landru dans sa biographie publiée en 1950 "Trente ans de sûreté nationale". Ce n'est qu'en octobre 1917 que la soeur d'une victime se lança à sa recherche en contactant la mairie de Gambais. Ce n'est que fin mars 1919 que l'enquête fut confiée à la première brigade mobile, à laquelle appartenait Jules Belin, soit moins de 15 jours avant son arrestation. Et c'est par hasard que Landru fut reconnu dans la rue par l'amie d'une victime, le 11 avril 1919. Il fut arrêté le lendemain à son domicile, ainsi que le constate le rapport de police écrit par ce même Jules Belin le 12 avril au soir. Landru a été arrêté à 11 heures du matin, et Jules Belin n'a jamais couché sur le palier. Mais c'est bien à lui qu'est revenu l'honneur de l'arrêter.

6) Landru a utilisé 90 identités : sans doute VRAI.

Landru utilisait simultanément plusieurs identités selon ses interlocuteurs, et ce depuis ses premières escroqueries peu après 1900. Il changea d'identité et de domicile à de très nombreuses reprises afin de brouiller les pistes, technique qui s'avéra efficace pendant plusieurs années. Le 12 avril 1919, il fut arrêté sous le nom de Lucien Guillet. Le mandat d'arrêt délivré contre lui visait "X, dit Frémyet, dit Dupont". L'inspecteur Belin l'amena à la brigade sans savoir quel était son vrai nom. C'est le commissaire Dautel qui le découvrit dans la journée.

7) Landru aurait pu commettre des crimes parfaits : VRAI et FAUX.

Aucune preuve concrète n'a été trouvée des quatre crimes commis à Vernouillet. Les fouilles dans le jardin n'ont permis de trouver aucun ossement humain, contrairement à Gambais. Landru n'a été convaincu de ces crimes que par le mobilier des victimes, qu'il avait conservé, et par ses fameux carnets. S'il n'avait eu la manie de tout conserver, il aurait pu commettre des crimes parfaits.

 


La biographie "Landru : les crimes étaient presque parfaits" est disponible à l'achat (2020, 340 pages, 21x15 cm, avec l'étude détaillée des archives de l'enquête et du procès), 28 € TTC.



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